La Chasse aux Sorcières dans le Canton du Valais.
Voici le récit de ma première rencontre avec ce monsieur, tel que je l'ai transcrit et tel que je m'en souviens. J'essaie de rester aussi fidèle que possible à sa manière de parler et de raconter, bien que cela soit très difficile, et surtout, que toute la partie mimique et le ton de la voix soient perdus !
Toast
"Trinquons avec ce vin rouge à Marcus Annaeus Lucanus, neveu de Sénèque ! Qui a écrit avec grand esprit : <<Incredibile videtur quod non intelligitur >> !"Le vin :
À cette occasion, comme toujours, j'ai photographié les étiquettes. Nous avons dégusté le Pinot Noir Vieille Vigne de la Colline de Daval, aux arômes de petits fruits, notes de sous-bois et une légère touche toastée. Sa belle concentration apporte une réelle force et rondeur à ce vin unique. En bouche, on retrouve ses saveurs de fruits rouges ainsi que d'excellents tanins dus aux faibles rendements de ces vieilles vignes.Conte:
"Ah, laissez-moi vous révéler les détails les plus cryptiques de cette sombre saga, où le mal et la peur dansent un ballet lugubre au cœur des vallées du canton du Valais ! Comme le poète Horace dirait, "Sapere aude" - osez savoir ! - et je vous plongerai dans les profondeurs de ce récit énigmatique.
Dès le début du XVe siècle, le vent glacial des montagnes portait avec lui l'odeur âcre de la peur, tandis que les flammes des bûchers crépitaient dans l'obscurité de la nuit. Johannes Fründ, avec sa plume de corbeau, nous offre un aperçu à travers le voile des âges, révélant l'horreur qui se cache derrière la chasse aux sorcières.
Dans les vallées sauvages d'Anniviers et d'Hérens, où le vent murmurait des secrets ancestraux et où les roches abritaient de vieilles malédictions, la semence néfaste de la persécution est née. Comme une mélodie sinistre, les accusations se sont propagées dans les vallées, enveloppant chaque âme de leur sombre étreinte.
Le décret émis par les autorités de Loèche, ah, quelle injustice ! Avec la moindre suggestion de trois ou quatre langues fourchues, l'enfer fut déchaîné sur terre. Et la torture, cet instrument cruel de vérité déformée, dansait parmi les corps tourmentés, arrachant des aveux à des lèvres désormais brisées.
Mais ne nous arrêtons pas là, car la folie de la chasse aux sorcières révèle encore des visions plus troublantes ! Les sorcières volantes, les clous et os du diable, oignant leurs chaises pour chevaucher le ciel comme des démons furieux ! Et le sabbat des sorcières, une danse infernale au cœur des nuits sombres, où l'odeur de soufre se mêle au vin volé et aux chants sacrilèges.
Fründ, avec sa prose aussi tranchante que la lame d'une épée, dévoile les aveux de ceux qui confessèrent d'innommables horreurs. Des loups-garous dévorant le bétail sous la pâle lune, des sorciers connaissant les recettes de potions d'invisibilité, et des mères qui succombent au sacrifice macabre de leurs propres enfants.
Ainsi, avec la flamme des bûchers illuminant l'obscurité de la nuit, la chasse aux sorcières dans le canton du Valais fut consommée, laissant derrière elle un sillage de mort et de destruction. Et pourtant, même parmi les cendres, nous pouvons encore entendre l'écho de ces jours sombres, un avertissement contre les ténèbres qui résident dans l'âme humaine."
Recherche
D'après les différentes sources consultées en ligne et dans les bibliothèques locales, j'ai découvert deux faits intéressants concernant la chasse aux sorcières en Valais :
- Elle fut la première chasse systématique et structurée en Europe.
- La majorité (presque ⅔) des victimes étaient des hommes et non des femmes.
Ainsi, une particularité notable par rapport à des événements similaires.
Le tout semble commencer, au moins officiellement et d'après les sources accessibles et connues, en l'année 1428, le premier chapitre d'une série d'événements qui marqueront l'Europe pour des décennies à venir.
Début de la persécution :
La chasse aux sorcières a débuté dans les vallées francophones du Bas-Valais pour ensuite se propager aux vallées germanophones du Haut-Valais et dans les vallées environnantes des Alpes occidentales. Commencée en 1428, cette persécution se termina après six ou huit ans, mais son impact s'étendit bien au-delà des frontières du Valais, touchant des régions comme Vaud, Fribourg et Neuchâtel.
Sources historiques :
L'une des sources les plus importantes sur ces événements est le court récit rédigé par Johannes Fründ de Lucerne vers 1430. Ce document, conservé en deux versions, offre un regard authentique sur les premiers pas des persécutions contre les prétendues sorcières. Une édition critique de ce récit a été publiée avec d'autres textes de l'époque, fournissant des informations précieuses sur la chasse aux sorcières en Valais.
Détails des accusés et des procès :
Selon le récit de Fründ, les victimes des persécutions étaient accusées de meurtre, d'hérésie et de sorcellerie, avec l'accusation d'avoir passé un pacte avec le diable. Les autorités utilisaient la torture pour obtenir des aveux, même si de nombreuses victimes sont mortes sans admettre aucune faute. Certains ont confessé pratiquer des rites magiques, participer à des sabbats nocturnes et même se transformer en loups-garous.
Exemples :
Le cas de Marguerite de Colombier, 1430 :
Marguerite de Colombier, une femme d'âge moyen résidant dans le Haut-Valais, fut accusée de sorcellerie en 1430, au sommet de la chasse aux sorcières en Valais. Les accusations portées contre elle comprenaient un pacte avec le diable, la propagation de maladies et de malheurs dans les communautés environnantes, et la participation à des sabbats nocturnes.
Le cas de Pierre Dubois, 1435 :
Pierre Dubois, un homme âgé et solitaire résidant dans une ferme isolée des vallées valaisannes, fut accusé de sorcellerie en 1435. Les autorités, influencées par la peur grandissante, décidèrent d’enquêter sur Dubois. Les témoignages de villageois affirmaient qu'il pratiquait des incantations étranges et qu'il était en compagnie d’animaux noirs, perçus comme des signes d’alliance avec le diable.
Le cas d'Anna Müller, 1442 :
Anna Müller, une veuve indépendante, fut accusée de sorcellerie à Sion en 1442. Divers témoins affirmèrent l'avoir vue lors de pleines lunes près des lieux d'accidents mystérieux. Malgré ses protestations d'innocence, elle fut déclarée coupable et exécutée publiquement, son procès attirant une foule nombreuse, avide de voir la punition d'une personne considérée responsable des maux de la communauté.
Et aujourd'hui ?
Ce qui s'est passé dans un passé pas si lointain mérite de ne pas être oublié. J'ai découvert l'existence d'une association qui se consacre à la diffusion de la mémoire de ces événements. Je vous invite à visiter leur site web : https://sanspages.org/tag/sorcieres/
Ces personnes mériteraient aujourd'hui un souvenir institutionnel, pour rappeler les horreurs que peuvent engendrer le "sommeil de la raison" et la discrimination. Que pensez-vous d'une initiative visant à ériger un monument ou une œuvre d'art public ici en Valais, dédiée aux victimes des procès pour sorcellerie ?
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